jeudi 23 août 2007

...ErAsMuS 2OO3...RoMe/Part I

L'erasmus, c'est plein de choses dites et plein de choses sous-entendues. C'est beau, c'est magique, c'est flippant, c'est excitant, c'est enrichissant. On ne revient jamais tout à fait la même après une expérience à l'étranger et ça peut être difficile à comprendre pour ceux qui sont restés.

D'abord, y a le départ. Angoissée et heureuse à l'idée de partir, de tout quitter pour l'inconnu, de pouvoir tout refaire. Une nouvelle vie, une nouvelle école, une nouvelle maison et de nouveaux amis. Il t'a quittée il y a maintenant 6 mois mais tu l'aimes toujours et tu te dis que changer d'air te fera du bien. Alors fini le bol de céréales au lait pour déjeuner; désormais, toi qui ne savais pas boire une goutte de café avant de partir, tu ne pourras plus te passer de ton petit expresso le matin avant de filer prendre le métro ligne A jusqu'à Aurelia.

Tes parents t'emmènent à l'aéroport, toi et tes deux valises remplies de plein de choses dont tu ne sais même pas si tu en auras l'utilité mais bon... tu pars 6 mois, c'est beaucoup et peu à la fois. Tu te surprends même à pleurer alors que tu leur dis aurevoir, le côté angoissant du départ. Une fois dans l'avion, tu te mets à rêver de la Fontaine de Trevi, de la Basilique Saint-Pierre et de la Place d'Espagne, le côté heureux du départ.

Arrivée sur place, Rome, c'est le bordel... Ca crie, ça parle fort en dialecte, ça se presse au bar pour boire un caffè, ça te fait tourner la tête, ça discute de qui est la plus forte: la lazio ou la roma, ça s'embrasse, ça dit "ciao bella", ça matte, ça porte des couleurs flashy, c'est beau, c'est pollué, ça sent le basilic... T'as mal aux bras à cause de tes deux valises trop lourdes à cause des bouquins et des dictionnaires ou ptet aussi à cause de la tonne de vêtements que tu as emmené avec toi. Tu vas vivre chez une romaine de 80 ans avec ta copine de classe. Vous avez juste un bout d'adresse. Vous demandez maladroitement, on vous répond en anglais, vous vous vexez. Dans le bus romain, c'est le bordel..."Deve comprare il biglietto prima di salire signorina" dis sur le ton du reproche. Tu ne savais pas, tu rougis et tu tentes d'embarquer tes deux valises qui te semblent de plus en plus lourdes dans le putain de bus avec le connard de chauffeur pas sympa. Tu empêches les gens de passer avec tout ton barda. Ils vont bosser, ils sont en retard, le bus est plein et ils râlent. Un vieux monsieur commence même à te crier dessus en italien. Tu te surprends à lui répondre dans un italien presque parfait et puis quoi...."sono erasmus....". Une vieille dame te sourit. Tu reprends confiance. L'erasmus ça va être bien...